Carnet de route
A défaut des Alpes
Le 16/06/2023 par Adrien Gaubert
Cette sortie mi-juin est la résultante d’une grande désillusion !
C’est dans les Alpes que nous devions Maxime, Damien et moi-même nous diriger pour entamer ce qui devait être, accompagné de Carlos, guide de haute montagne, notre cursus alpinisme. La météo n’étant vraiment pas de la partie, c’est au dernier moment qu’à contre cœur nous avons dû nous résoudre à annuler cette sortie que nous préparions depuis des semaines. Et parce que la meilleure façon d’en faire le deuil est de lacer ses chaussures et de repartir, Maxime a eu la très bonne initiative de nous proposer l’ascension du Montcalm en boucle par les tables du Montcalm (Terrasses rocheuses)
Nous arrivons le jeudi soir au départ de la randonnée, ce qui nous permet de nous retrouver pour un moment convivial et de préparer sereinement notre course du lendemain. Le réveil matinal met tout le monde de bonne humeur et chacun a hâte de démarrer.
Le début de l’ascension se fait sur un sentier en sous bois, idéal pour la mise en jambe. Nous en sortons assez rapidement pour nous retrouver sur un sentier assez peu marqué car peu emprunté. Nous croisons une multitude d’orris, vestiges d’une activité pastorale dense dans cette vallée. Au fond de cette dernière nous faisons le plein d’eau au niveau d’une résurgence car c’est à partir de ce moment là que les choses « sérieuses » vont commencer.
Au niveau de l’orris de Pla Subra nous traversons une vif torrent alimenté par les fortes fontes des neiges et entamons, sud ouest, une montée qui nécessitera prudence et parfois la pose des mains. Non sans efforts nous atteignons les tables du Montcalm dans un paysage rocheux fourni à notre grand étonnement de nombreux et larges névés.
Notre itinéraire devient à partir de là véritablement alpin et c’est donc empressés que nous enfilons les crampons et dégainons chacun notre piolet pour se lancer dans un couloir enneigé. Malgré les pentes à 40% et la neige pas très optimale pour notre progression, nous en sortons sans difficultés.
Bien qu’émoussés par le poids du sac et les efforts consentis nous enchainons terrains rocheux et enneigés toujours bien cramponnés. C’est à environ 300 mètres du sommet que notre course se stoppa net. Devant nous se produisit l’imprévisible, quatre femelles bouquetins et leur petit respectif jouant à cache-cache avec nous derrière des rochers. Après quelques minutes d’observations mutuelles le troupeau se mit à défiler à 15 mètres devant nous comme s’ils voulaient nous aiguiller sur la direction à prendre, ce que nous fumes. Peu après nous laissons ces mammifères poursuivre sur les crêtes et nous, nous continuons vers le sommet qui s’offre alors sans efforts. Une fois le bivouac installé nous pouvons profiter d’une magnifique fin d’après-midi entourés de nombreux 3000, nous faisant oublier nos rêves de cimes alpines.
Nous nous réveillons le lendemain à l’aube pour jouir d’un spectacle merveilleux qu’est le levé de soleil mais aussi pour gravir les sommets avoisinants que sont la pique d’Estat et le Verdaguer, tout deux assez proches. Nous reste plus qu’à redescendre, se jouer des neiges persistantes, bien que nous facilitant la progression peuvent se révéler aussi piégeuses.
Une pause au refuge du Pinet se révéla fort appréciable pour partager les 2000 mètres de dénivelés en deux. La descente malgré la longueur a été une simple formalité sauf peut être pour nos genoux !!






