Carnet de route

Trois hommes en quête d'Ours !

Le 30/09/2023 par Alexandre Lokteff

Presque un an jour pour jour après l'avoir fait une première fois (c'était du 5 au 7 octobre et le compte rendu est ici : https://club-alpin-castres.ffcam.fr/index.php?alias=detail-carnet-de-route&oid=T032:aiw5whw3r79z), Patrick, Jean et moi étions motivés pour refaire la boucle "Du Garbet à l'Alet", du nom de deux rivières qui coulent dans les vallées de cette partie du Couserans, un endroit tellement agréable de ce beau département qu'est l'Ariège !

Mais cette fois, nous étions prévenus : l'OURS est là, bien présent, et il arpente un peu toutes les vallées autour, il a été vu à de nombreuses reprises ces derniers temps, ce qui a aiguisé notre appétit de le voir en chair et en griffes !

Partis d'Aulus le samedi matin aux alentours de 10h15, nous avons rapidement atteint les hauteurs, en direction d'un vallon qui comporte un petit torrent à franchir par une passerelle, un endroit divin pour bivouaquer, ce qui d'ailleurs était l'objectif d'un "Grdiste" que nous avons croisé en haut de la station de Guzet-Neige, plus loin dans notre périple.

Rien n'avait changé depuis l'an dernier, nous avons juste changé d'endroit où pique-niquer à midi, avec un Patrick qui a dû faire une manoeuvre périlleuse pour récupérer sa timbale souple tombée dans un ravin, la tête la première dans un ruisseau pentu, tandis que Jean et moi le tenions par la veste, vous pouvez imaginer le tableau !!

La suite était un ravissement et un enchantement pour les yeux, avec un beau temps magistral et aucun vent : le bonheur !

La dernière partie consistait en une descente à travers la forêt jusqu'au hameau de Bidous et son gîte "L'Escolan", tenu cette année par un jeune couple avec un bébé.

en arrivant, surprise !!!! Le CAF de Bagnères de Bigorre avait jeté son dévolu sur ce "camp de base" pour en faire son quartier général pour la tenue d'un CARTO 2 organisé par Vivien Lacone, le président, formateur et encadrant multi diplômé du CAF de Saint Girons/Couserans, et aussi Eric Arassus, le trésorier adjoint, formateur et encadrant Rando du CAF de Bagnères de Bigorre !

Une soirée vraiment sympa, où nous avons laissé nos amis se perdrent dans la nuit noire de la vallée d'Ustou pour une course d'orientation nocturne (Ours y es-tu ?), tandis que nous récupérions tranquillement de notre périple du jour.

Le lendemain, pour la 2ème étape, un peu de fraicheur pour démarrer, mais rapidement le soleil a chauffé l'air de ses rayons puissants, et nous nous sommes retrouvés dans des endroits déjà vus l'an dernier, mais si appréciables !

Sur les hauteurs du village de Sérac, nous avons voulu innover et "couper" à travers la forêt en essayant de suivre un chemin existant sur les cartes... mais plus sur le terrain !!! Résultat, le sacro-saint "bartassage" en règle, si cher à certains cafistes, qui nous a fait atteindre la piste que nous cherchions au prix d'efforts et de griffures profondes !

Plus haut, nous tombons sur un chasseur avec qui nous entamons la discussion, nous parlons d'un peu de tout, pastoralisme, chasse à l'isard, champignons, et.... Ours (c'est que nous avons de la suite dans les idées nous !!!). Ce n'est PAS un sujet simple à aborder là bas, au coeur même de débats passionnés et enflammés, ici, l'Ours est tout autant adulé que maudit, d'ailleurs il serait plutôt maudit là bas.... Bref, nous avons eu la confirmation que le "Martin" était bien présent dans le secteur, et que plusieurs randonneurs l'ont observé.

Ensuite, direction le gouffre d'Ajéou, un gigantesque trou sur le plateau karstique, nous nous en sommes approché et avons constaté la démesure de son entrée, c'est d'un à-pic et d'un vertigineux au possible, un truc de spéléologues quoi !!

Sur ce plateau, des jeunes faisaient la fiesta avec des tentes et de la musique, pas vraiment une "rave-party" (ce n'était pas le style de musique) mais plutôt une sorte de "camp scout", même si nous doutions que c'en soient vraiment !

Une pause pique-nique s'imposait alors, dans une belle clairière.

L'après-midi, une longue descente en direction d'Ercé, où nous avons eu la surprise d'être accompagnés durant un bon moment par un chien, pas forcément perdu mais qui aimait les randonneurs apparemment, et nous avons fait un bout de route ensemble jusqu'à un étang aux mille nénuphars ! Un chouette endroit.

Dans Ercé, nous décidons de suivre la route et sur un peu plus de 3 kilomètres sur le goudron chaud pour monter au gîte "La Comté", non sans avoir au préalable fait une pause fraicheur (que c'était agréable !!) dans l'église de Cominac, dédié à Notre-Dame de la Mourède (XIIè siècle).

Pour information, Au milieu du XIXe siècle la population d’Ercé en Ariège était importante (3500 habitants). Les habitants, qui vivaient essentiellement de l’agriculture, connurent des années difficiles suite à la maladie de la pomme de terre. Le village connut alors une forte émigration. Les dresseurs et montreurs d’ours firent alors leur apparition. Une école, unique en France, a même été installée dans le village. Elle forma tous ceux qui partaient exercer ce métier et faire fortune, notamment aux États-Unis, où une communauté se créa à New-York. Le village d’Ercé est ainsi connu comme « la capitale historique des orsalhers », les montreurs d’ours des Pyrénées Ariégeoises.

Après avoir suivi la route avec peine, nous avons rejoint notre gîte du jour, toujours tenu avec soin par la même personne, et nous en avons profité pour faire la connaissance d'un personnage vraiment singulier, qui a passé une bonne partie de sa vie à habiter (et travailler) dans plusieurs pays du monde, sur plusieurs continents, rares étaient les pays qu'il ne connaissait pas, y compris pour y avoir passé des vacances ! Un véritable globe-trotteur, français vivant en Autriche et marié à une autrichienne !

Après une bonne nuit de sommeil, nous sommes repartis le lendemain matin pour une dernière étape longue et harassante, surtout sur la fin, avec la ferme intention de trouver des cèpes, car nous en avions trouvés l'an dernier. Malheureusement, avec la sècheresse ambiante, nous avons fait choux blanc, ce qui n'a pas été le cas pour tout le monde puisque nous avons rencontré un groupe de 3 randonneurs locaux qui en avaient trouvés !!

Cette dernière étape est agréable, nous cheminons dans de superbes forêts de hêtres, puis nous traversons de beaux plateaux herbeux qui donnent envie de venir ici en raquettes l'hiver, puis nous redescendons sur le col Dret, qui permet de basculer d'un côté sur l'étang de Lers, et de l'autre sur Aulus, ce que nous avons fait pour notre part.

Après une ultime traversée à courbe de niveau sous la falaise du mont Béas (aussi appelé La Pique), nous nous sommes retrouvés en haut d'une dernière forêt à descendre, longue, longue et longue, raide, raide et raide, jusqu'à parvenir, à l'issue d'une dernière longueur interminable, dans le centre d'Aulus, où une petite épicerie-bar local nous a permis de boire un coup pour célébrer cette 2ème édition !

Il ne nous restait plus ensuite qu'à rentrer à Castres.

Pour visualiser les photos prises durant le périple, c'est ici : https://public.joomeo.com/albums/651e52913d964

Merci à Patrick et Jean pour leur disponibilité et leur gentillesse, ce trio est au point et fonctionne bien ! Alors, à l'année prochaine les gars ?

Alexandre







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