Carnet de route
Le tour du Larzac, terre de luttes et de légendes
Le 09/06/2025 par Jacques BENOS
Le tour du Larzac, terre de luttes et de légendes
Nous étions 15, en ce samedi 24 mai 2025, bien décidés à découvrir le plus vaste des grands causses, si proche mais si méconnu. Ce territoire présente un cadre naturel grandiose façonné par l’homme et l’activité agro-pastorale. L’histoire a laissé son empreinte sur la pierre et dans le paysage, celle du temps dans les rochers ruiniformes et celle des hommes dans les citadelles.
Acte 1 : Gardarem lo Larzac
La première étape nous amène du Roc Traucat de Potensac à Montredon en 17 km. Nous découvrons le beau village de Saint Martin du Larzac, haut lieu de la lutte contre l’extension du camp militaire de 1971 à 1981, puis l’habitat troglodytique des Baumes, ayant servi de refuge aux habitants lors du passage des malfaiteurs ou des « gens de guerre ». Le sentier se perd dans le chaos rocheux du Bartas avant d’atteindre Montredon et son gîte confortable. Cher à José Bové, le hameau de Montredon est toujours le siège du bimestriel « Gardarem lo Larzac ». C’est le premier marché paysan en Aveyron et il abrite le Centre d’Initiatives Rural, lieu d’accueil favorisant l’installation de nouveaux agriculteurs.
Acte 2 : Nant ou le miracle de l’eau
Les sources sont rares sur le plateau et nous admirons l’ingéniosité des anciens qui ont construit avec de belles lauzes les toit-citernes de Montredon et de l’Aubiguié, ainsi que les magnifiques lavognes destinées à abreuver les brebis. Après une halte à la ferme des Homps où un jeune couple cultive des plantes aromatiques pour élaborer apéritifs et infusions, nous poursuivons notre descente jusqu’à Nant (15 km). Au pied du plateau, au confluent de la Dourbie et du Durzon, Nant est un village médiéval plein de charme. Nous en profitons pour aller visiter Cantobre, beau village perché au-dessus des gorges de la Dourbie, avant une nuit réparatrice à l’hôtel les terrasses du Durzon.
Acte3 : les mystérieuse canoles
Au pied de la falaise du Larzac, la résurgence du Durzon forme une vasque bucolique, puis une raide montée nous amène aux Canalettes. Nous traversons une forêt enchantée de mousse et de lichens pour découvrir un site géologique insolite au charme mystérieux, les canoles. Nous nous enfonçons dans ces failles étroites aux parois couvertes de mousse, véritables puits de fraicheur. Les archéologues ont découvert que ces lieux étaient occupés il y a 70 000 ans par les moustériens qui y piégeaient les animaux sauvages. Nous rejoignons la cité fortifiée de la Couvertoirade au terme d’une marche de 26 km. Nous nous installons sous la voute du gîte de la cité, blottie au cœur des remparts.
Acte 4 : La Couvertoirade et le trésor des Templiers
Loin des tumultes de l’histoire, le fameux trésor des Templiers restera pour nous la beauté paisible, au petit matin, de la cité fortifiée, dans une ambiance calme et authentique. Nous traversons le plateau de Guilhaumard, remarquable par ses chaos ruiniformes et sa flore remarquable de diversité. Cette biodiversité florale exceptionnelle a sans doute inspiré la vocation d’Hyppolite Coste, le curé de Saint-Paul-des-Fonts, qui a laissé une œuvre de botanique monumentale. Nous rejoignons ensuite le village de Cornus pour être hébergés au Grand Gîte du Larzac (22 km).
Acte5 : de Cornus au Viala-du-Pas-de-Jaux
Ce parcours au cœur de la tradition agropastorale et de la flore caussenarde est jalonné de lavognes et de fermes fortifiées. Nous descendons au bas du cirque de Saint-Paul-des-Fonds pour remonter ensuite jusqu’au village du Viala-du-Pas-de-Jaux. Nous sommes hébergés pour les deux dernières nuits au cœur de la Tour monumentale, ancien fief des chevaliers Hospitaliers. Cette tour rectangulaire de 30 m de haut a été bâtie en 1430 pour y entreposer les grains et servit de refuge durant la guerre de Cent ans. Nous nous déguiserons en gentes dames et en chevaliers de l’ordre pour en faire une visite très amusante et instructive (18 km).
Acte 6 : Tournemire fait son cirque
Nous découvrons le cirque de Tournemire, grand spectacle de ce parcours et havre de biodiversité. Le point de vue est grandiose et la zone est classée Natura 2000. D’un côté, le Rocher de Combalou dont les failles appelées fleurines assurent la ventilation parfaite des caves de Roquefort, et de l’autre, le magnifique village cistercien de Saint-Jean-d’Alcas, joyau d’architecture élégamment restauré. Nous déambulons dans les rues pavées dans un décor de cinéma (16 km).
Acte 7 : Sainte Eulalie de Cernon, capitale des commanderies
Pour notre dernière randonnée de la semaine, lestés du n-ième aligot-saucisse, nous quittons le phare de pierre de la Tour du Viala-du-Pas-de-Jaux pour Sainte Eulalie. Nous découvrons dolmens et constructions de pierres sèches dans un paysage typique du Larzac à la tradition pastorale bien ancrée. Notre aventure se termine sur la place de la fontaine de Sainte Eulalie, où nous goutons la fraicheur à l’ombre des platanes centenaires (14 km).
Dans la joie et la convivialité, tout le groupe a pris un plaisir immense tout au long de la semaine. Apéros animés, chansons dynamiques et aligot-saucisse ont ponctué nos soirées. La richesse de la nature et du patrimoine du Larzac resteront gravés dans notre mémoire. Le groupe était constitué de Colette, Hélène, Marie, Marie-Cécile, Michèle, Monique, Gilles, Guy, Hervé, Jacques B, Jacques T, Jean, Jean-Paul, Michel, Patrick B, Patrick L.






