Carnet de route

Week-end raquettes en Ariège

Le 17/01/2024 par Marc Saumade

   Ouch, elle est quand même longue cette p....n de dernière montée vers le sommet du Tarbésou et ses 2364 m ! Depuis une bonne demi-heure, sur la longue pente sommitale, j'essaie de rester collé aux skieurs qui me précèdent, et de ne pas gêner ceux qui me suivent. Le dernier passage est plutôt sportif avec de la glace vive à peine recouverte d'un peu de neige, et je serre les fesses en me disant que si je glisse je ne me ferai pas trop de bobo, façon de me rassurer un peu. J'ai la flemme de mettre les crampons juste pour ce dernier effort. Ah là là, la montagne avec le CAF c'est pas de tout repos !

   Marie-Jo a préféré ne pas faire la dernière pente, elle a des ampoules, alors elle est repartie avec Elise, Patricia et Jean-Michel pour rester cool et profiter du paysage splendide. C'est vrai qu'on a de la chance avec la météo. Hier à Scaramus il faisait un soleil radieux, et aujourd'hui le ciel tourmenté nous réserve des effets spéciaux fantastiques. Les photos vont être belles !

   Fait pas chaud quand même, et ça souffle fort et froid au sommet. Décidément l'Ariège est fidèle à ce que j'en connais déjà un peu, c'est rude !

   Elle est bien sportive cette balade, et puis il y a ces saletés de raquettes qui me filent des ampoules à l'arrière des talons aujourd'hui... après m'avoir filé des échauffement de mes plantes de pieds lors de la balade d'hier pour monter au rocher de Scaramus, et malgré les précautions que j'ai prises ce matin (double semelles, double chaussettes, chaussures pas trop serrées), j'ai fini par les choper ces maudites ampoules, alors je marche en essayant de ne pas trop faire plier ni glisser les pieds dans les chaussures, et ça doit me donner une drôle d'allure. Tant pis, je cherche plus à plaire aux montagnardes ! Finalement à raquettes le mieux c'est de monter droit face à la pente, en canard. C'est là que j'ai le moins mal et puis ça monte vite, et j'aime ça ! Bon tout à l'heure à la redescente on va s'amuser un peu dans la neige profonde, raquettes en position descente, surtout que mes TSL ont un mécanisme qui libère complètement l'arrière du pied, et ça c'est génial en descente... Sacré engin de torture quand même avec cette impossibilité de dérouler le pied à chaque pas ! Tiens, j'aimerais bien tester les raquettes souples de Lise et de Jean-Michel...

   En plus, voilà qu'encore une fois j'aurai trimballé plein de matos pour rien dans mon sac, avec les pelles-sonde, le thermo avec de l'eau chaude que Marie-Jo m'a préparé, et que je n'ai pas ouvert, etc. et puis j'ai découvert hier soir que j'avais trois lampes frontales, les quatre paires de gants, la boussole, l'altimètre Thommen, et puis le gros couteau suisse, les mots croisés et tout un de tas de choses que je stocke dans mes sacs à dos, et que j'oublie. Par contre, j'ai pas pris de crème pour les pieds ni de compeed, ni de sparadrap alors que j'en ai des tonnes à la maison. Quel nul je fais, mais bon, on ne se change pas !

   C'est clair que je serai bien crevé en rentrant à Castres ce soir, surtout que je n'ai pas trop dormi cette nuit, avec la chaleur étouffante qu'il faisait dans le dortoir du refuge d'Ascou (même pas eu l'idée d'ouvrir la fenêtre pour rafraîchir un peu la pièce...), et puis j'avais pris mon gros Valandré, quel con ! Bon c'est pas grave, on a passé une super soirée avec ce repas bien sympa pris ensemble à la cuisine, surtout qu'il y avait Annie et François (les deux super baroudeurs d'Albi) avec nous pour manger, ils crapahutent dans le coin en ce moment. La tablée était remplie et bien animée avec tout ce beau monde... Tiens je vais essayer de me rappeler des prénoms de tout le monde, ça va m'occuper pendant les dernières longueurs et mettre à l'épreuve ma mémoire, maintenant que je suis à la retraite, il faut faire un peu d'exercice ; alors, euh... d'abord moi et ma Marie-Jo, l'autre Marie-Jo et Patricia -ça c'était dans notre voiture pour le trajet à partir de Castres-, et puis pour l'autre voiture Martine qui a organisé et encadré la sortie, puis Nathalie qui a une carte découverte, et puis Françoise avec qui on se tire la bourre, Monique, Evelyne... et enfin Lise et Jean-Michel qui avaient rejoint le groupe au dernier moment, et qui connaissent le coin comme leur poche !

   Je vais pas faire la liste des sommets environnants, il y en a bien trop et je m'en souviens jamais, mais les noms qui sont cités par tout le monde au sommet, je les ai déjà entendus bien souvent ; alors je profite juste des splendeurs de ce 360 degrés, en me préparant mentalement à repasser sur la glace à la redescente...

   Bon, allez, maintenant il faut redescendre ! Alors à dieu vat, j'ai déjà fait pire, mais prudence quand même, alors je libère les dragonnes de mes bâtons pour pouvoir freiner avec si je glisse (souvenirs de formation : sur le ventre, les pieds en l'air, et en freinant avec le piolet, et là ça sera avec les pointes des bâtons...).

   Ça s'est bien passé, tout le monde est redescendu sans bobo ! Après un petit pique-nique glacial (le vent, ou bien la fatigue ?), on est sur le départ aux voitures pour se changer. Un passage au bar du refuge d'Ascou pour partager un dernier moment convivial autour de quelques bières, et nous voilà repartis vers Castres. Tout va bien, je ne suis pas trop crevé pour conduire, et on en profite pour papoter et se confier, comme on peut le faire après avoir partagé ces moments-là !

   Bon, et maintenant, je suis au lit at home, bien confortable, et je repense à ces deux jours à Scaramus et au Tarbésou avant de me laisser glisser dans le sommeil réparateur. Quel super week-end ! Dans deux semaines on recommencera avec Alexandre au-dessus de Comus, et là, je ne referai pas les mêmes conneries avec mes affaires et mes ampoules, et...

... ron pchi, ron pchi, ça y est je dors !

Marc







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